lundi 19 août 2019

Éducation au mors

Bonjour,

Aujourd'hui, nous allons parler du mors. Promis, il ne s'agira pas d'un énième post pour savoir si il faut ou non monter avec un mors. Il s'agit ici de parler de l'éducation au mors.
L'éducation au mors, qu'est-ce que c'est? C'est apprendre les codes du mors à son cheval, un débourrage au mors en quelque sorte. C'est lui apprendre ce qu'on veut qu'il donne comme réponse aux actions de mains du cavalier.

Les mains = une aide

Quelle que soit notre discipline, nous allons tous, lors des séances ou dans la vie quotidienne, mettre en place des codes pour lesquels nous attendons une réponse.
Action du cavalier (=code) Réponse du cheval.
Exemple:
Je met de la tension sur ma longe, j'aimerai que mon cheval cède à cette pression et face un pas vers la longe.
J'ouvre ma rêne droite, et j'aimerai que mon cheval tourne sa tête vers la gauche.
Je siffle, et j'aimerai que mon cheval vienne vers moi.

Toutes ces actions ne sont rien d'autres que des codes. Et ils ne sont pas forcément universels. D'un cavalier à l'autre, selon l'enseignant, l'écurie, le pays, les codes peuvent varier. Tout le monde n'utilise pas les aides de la même façon.

Dans mon cas, j'ai d'abord demandé comme réponse de ralentir, ensuite j'ai demandé des cessions de mâchoire, puis une prise de contact.
Aujourd'hui les choses commencent à être un peu plus claires dans ma tête. Ainsi je demande à mon cheval de toujours maintenir un contact sur mes rênes. Ainsi, si je raccourcis mes rênes, j'attend comme réponse que mon cheval se rassemble et relève son encolure. Par contre si je rallonge mes rênes, j'attend que mon cheval maintienne le contact, et donc qu'il avance son nez vers le mors. Il doit donc toujours suivre son mors.
En ce qui concerne l'intensité du contact, j'ai également du chercher et je n'ai pas toujours eu le même contact qu'aujourd'hui. Là encore, il n'y a pas de réponse universelle, chaque cavalier va choisir la réponse qu'il attend de son cheval.



Donc pour monter son cheval en mors, il faut bien sûr qu'il puisque accepter le mors dans sa bouche, mais il faut également qu'il puisse comprendre comment il doit y répondre! Et c'est là que le bât blesse, puisque je constate que de très nombreux chevaux ne savent pas comment y répondre, ce qui engendre des défenses, type secouer la tête, s'encapuchonner, lever très haut la tête...

Dans la tête du cavalier

Reprenons le shéma suivant:
Action du cavalier (=code) Réponse du cheval.

Avant de pouvoir démarrer l'apprentissage, il faut que le cavalier sache exactement ce qu'il attend. Si je met un inconfort sur mon cheval, sans avoir une idée précise de ce que je souhaiterai comme réponse, je risque de ne pas être très claire pour mon cheval.

Savez-vous exactement la réponse que vous attendez lorsque vous agissez sur la bouche du cheval? Qu'il ralentisse, ou qu'il se rassemble, ou qu'il détende sa mâchoire?? Avez-vous des actions de main différentes en fonction de la réponse attendue?

Dans mon parcours équestre, j'ai d'abord appris que résister sur les rênes permettait de ralentir. Par la suite, je me suis retrouvée sur des poneys ayant un niveau de dressage plus ou moins avancé, avec une monitrice qui me demandait de reporter du poids sur l'arrière-main et de rassembler. Sans explications aux préalable, cela relevait de l’exploit. Je faisais franchement n'importe quoi avec mes mains en attendant un miracle. Aujourd'hui encore, je me demande comment ces poneys qui changeaient de cavaliers chaque jour pouvaient y comprendre quelque chose...

Je ne suis probablement pas un cas isolé, et je pense que d'autres que moi ont appris sans avoir une idée très claire de quoi faire avec ses mains, et pourquoi. D'où l'idée de prendre quelques minutes pour réfléchir. Qu'est-ce que je met comme inconfort, et qu'est-ce que j'attend comme réponse.

Finalement, éduquer son cheval au mors, c'est comme l'éduquer au sans mors. Personne ne partirait en extérieur en side pull avec un cheval qui n'a jamais été monté sans-mors. Tout les cavaliers sains d'esprit prennent le temps de commencer à apprendre au cheval à répondre aux pressions à pied, puis en piste avant de s'aventurer en extérieur.
Cela vous semble logique? Alors pourquoi ne pas faire ce même travail avec le mors?

Il y a un an, j'étais en piste avec une autre cavalière. Dès que celle-ci tendait ses rênes (=inconfort) le cheval relevait la tête. Du coup, la cavalière n'osait plus prendre de contact (=confort). Elle avait donc appris, involontairement, à son cheval de relever la tête dès qu'elle prenait le contact. Si elle tentait de maintenir le contact, le cheval continuait de lever la tête, et même donnait des grands coup de tête vers le haut parce qu'il avait appris que la réponse au mors était vers le haut.

En fonction des objectifs de la cavalière, il sera possible d'apprendre au cheval que contact = confort, et relever la tête = inconfort.

Enlever le mors peut être une solution, mais à mes yeux le problème n'est pas la présence du mors, mais l'apprentissage qui y est lié. Le cheval a appris la mauvaise réponse, il faut donc lui réapprendre la réponse souhaité.

Voilà, j'espère avoir pu vous faire un peu réfléchir à ce sujet. Les deux questions à se poser sont:

  • Est-ce que je sais précisément ce que j'attend comme réponse?
  • Est-ce que mon cheval comprend et connait la réponse qu'il doit donner?

Si vous pouvez répondre oui à ces deux questions, il est très probable que les choses soient claires entre vous et votre cheval. Si ce n'est pas le cas, et bien, au travail!

samedi 25 août 2018

Les 6 raisons d'éviter (ou diminuer) les céréales.

Aujourd'hui, on va parler alimentation, et plus précisément des céréales. Beaucoup de chevaux, surtout ceux vivant en boxe, reçoivent une alimentation à base de céréale. Orge, avoine, épeautre ou maïs achetés tels quels ou sous forme d'aliment préparé.

J'ai personnellement cessé les céréales pour mon cheval, et je vais vous en présenter les raisons.

Raison n°1: l'amidon.

Que ce soit chez le cheval ou chez l'homme, la digestion est en partie enzymatique, en partie bactérienne. Chez le cheval, la partie enzymatique (bouche, œsophage, estomac et intestin grêle) est bien moins importante que la partie bactérienne (cæcum, colon).

Dans les céréales, il y a de l'amidon. Cet amidon est digéré par une enzyme, l'amylase. Or, le cheval qui utilise très peu la digestion enzymatique possède peu d'amylase. La quantité d'amidon par jour et par cheval est donc limitée. On parle généralement de 2 g d'amidon pour 1 kg de cheval par jour. Ce qui revient à 1 kg d'amidon par jour pour un cheval de 500 kg.

1 kg de maïs représente 650 g d'amidon. Avec un cheval qui reçoit 1 kg de maïs le matin, et un 2° kg de maïs le soir, les quantités sont donc déjà dépassée!



Raison n°2: le cæcum ne doit pas recevoir de sucres.

Que se passe-t-il lorsque le cheval reçoit plus d'amidon que ce qu'il n'est capable de recevoir? L'amidon arrive dans la cæcum, qui est une sorte de grande cuve (40 litres) remplie de bactérie, où le cheval va tirer la majeure partie de son énergie. Ces bactéries sont prévues pour digérer des fourrages, plantes, écorces etc... En cas de sucres (amidon, fructane...) la flore bactérienne est endommagée et les bactéries ne pourront plus assurer correctement la dégradation des fourrages et autres plantes. L'appareil digestif ne fonctionne donc plus de manière optimale.

Raison n°3: les pics de glycémie.

De la même façon qu'une ou deux heures après avoir manger du chocolat ou une pâtisserie nous auront faim, l'amidon (qui est en fait une chaîne composée du glucose) provoquera un pic de glycémie chez le cheval. Nourrir son cheval sans amidon, c'est lui assurer d'être en forme toute la journée.

Raison n°4: l'ostéochondrose disséquante.

L'ostéochondrose disséquante, ou OCD, ou "chip" est un problème au niveau du cartilage, qui peut dans certain cas mettre en jeu la carrière sportive du cheval. Cette pathologie est courante chez les chevaux de courses et les chevaux de sports. Des études récentes ont montré des liens chez les poulains en croissance entre une alimentation céréalières et l'apparition d'OCD.

Raison n°5: le risque d'uclères.

On parle de plus en plus des ulcères chez les chevaux, je ne vous ferez donc pas un cours là-dessus. Par contre, retenez que les céréales contiennent beaucoup de protéines, et que les protéines et l'amidon acidifie l'estomac, ce qui cause ou contribue aux ulcères chez le cheval.

Raison n°6: le rapport phospho-calcique.

Parmi les grands principes de l'alimentation équine, on recommande d'avoir un rapport 1,5 fois plus élevés en calcium qu'en phosphore. Chez les vieux cheval, on recommande même 2 fois plus de calcium.
Si le calcium est très présent dans le foin, les céréales quant à elles contiennent bien plus de phosphore que de calcium. Le rapport est donc complètement déséquilibré. Trop de phosphore chez le cheval peut conduire à des problèmes osseux notamment.



Et si on ne donne pas de céréales, on donne quoi?

Tout équidé devrait recevoir 2% de son poids en fourrage. Donc pour un cheval de 500 kg, on donne minimum 10 kg de foin. Sauf bien sûr si le cheval est à l'herbe. Á noter que l'herbe contient du fructan, qui est un sucre, qui peut aussi provoquer différents problèmes. Mais c'est un autre sujet :-)

Pour la plupart des chevaux, 2% de son poids en fourrage ainsi qu'un complément en minéraux et vitamines devrait être suffisant pour couvrir la majorité des besoins. En fonction de son travail et des ses besoins, on pourra ajouter un aliment sans céréales.

De plus en plus de marques en proposent, par exemple de Care4Life de Pavo, le Fiber Force de Cavalor.

Sinon, on peut se tourner vers les pellets de luzerne, la pulpe de betterave, le son de blé (attention le son est trop riche en phosphore que pour être donnée seul)ou les graines germées (par exemple l'orge).

Il existe également des mélanges pour chevaux contenant très peu de céréales. A mon sens, si il n'est pas possible de les supprimer totalement, il faut au moins les diminuer au maximum.

J'espère que mon article pourra vous inciter à fuir le plus possible les céréales dans l'alimentation de votre cheval.

Merci de m'avoir lue :-)

mardi 6 février 2018

Hypothèse sur la disparition de la pourriture de fourchette chez mon cheval

J'ai la chance d'être propriétaire depuis 4 ans. Au départ, je vais être honnête, je me suis intéressée au pied juste le strict minimum. Par moment, je remarquais qu'une ou plusieurs fourchettes de mon cheval était atteinte de pourriture, je soignais un peu plus (j'ai même utilisé du goudron, aïe), ça partait, et j'étais tranquille pour un temps.

Puis je suis tombée sur cette article sur le blog du Poney Black and White:
https://leponeyblackandwhite.wordpress.com/2015/12/10/une-fourchette-pourrie/. Et là, révélation. Sur 2 de ses 4 pieds, mon cheval présentait un début (pas trop avancé, heureusement) de ligne entre les glomes). Grace à cet article, j'ai cessé de penser que la pourriture de la fourchette ne concernait que les fourchettes noires malodorantes. J'ai commencé à guetter les lacunes trop profondes, l'aspect grignoté de la fourchette, des petits bouts de fourchettes qui s'en vont, etc... Et c'est là que j'ai réalisé que, malgré l'absence d'odeur, les fourchettes de mon cheval n'étaientt pas en si bonne santé que ça.

Bien que n'en étant pas à pouvoir enfoncer un cure-pied dans la lacune centrale, j'avais intérêt à tenter de stopper le problème avant qu'il n'empire. Je n'ai malheureusement pas pensé à faire de photo des fourchettes à ce moment. Je ne sais pas si elles auraient été très visuelles. C'était principalement un des antérieurs qui me posait le plus de problème. Sinon globalement, la fourchette manquait de santé, mais rien qui ne saute aux yeux d'un observateur non averti. Raison pour laquelle je n'ai rien remarqué avant l'article cité plus haut.

J'ai donc utilisé pas mal de produits différents. J'ai notamment appliqué un produit type "ongent égyptien" dans la lacune médiane de l'antérieur le plus touché. J'appliquais un morceau de coton imbibé du produit. Au départ, la lacune étant profonde, le coton tenait très bien. Je l'enlevais pour le remplacer. Petit à petit, la lacune étant moins profonde, je n'arrivais plus à le faire tenir.

Le temps passant, j'ai fais de moins en moins attention à ces fourchettes, et j'ai soigné de moins en moins. En découvrant les bienfaits des EMA sur différents articles, j'ai souhaité essayer. Le spray Prominant, vendu par la marque Horse Remedy, était présenté comme super-efficace en cas de fourchette pourrie. Je l'ai donc commandé. J'ai alors voulu le tester, en faisant des photos avant/après. Et c'est là que j'ai vu que je n'avais rien à prendre en photo. Les fourchettes des 4 pieds étaient en très bon état. Je n'y avais pas prêté attention, mais inconsciemment j'avais cessé progressivement de soigner avec des produits, puisqu'il n'y en avait plus besoin.

Mon cheval n'a pas changé d'environnement. Il est toujours dans un parc humide, surpaturé où il n'y a pas de ramassage de crottin. Bref, un environnement favorable à la pourriture de la fourchette. Donc, qu'est-ce qui a fait que je n'ai plus besoin de soigner ses pieds à grand renforts de produits?

Comme indiqué dans le titre, il ne s'agit que d'hypothèses. Je n'ai qu'un seul cheval à observer au quotidien. Je peux donc me tromper.

Spontanément, on pourrait penser que la pourriture a disparue parce que je l'ai soignée à l'aide de différents produites. Dont certains produits naturels, à base d'argile verte, vous pourrez trouver la recette entre autre sur le blog du poney Black and White.
Sauf que, j'ai soigné les pieds pendant longtemps, généralement les produits étaient efficaces, supprimaient la pourriture, mais celle-ci réapparaissait dès que je cessait de soigner. Pour maintenir la pourriture éloignée, j'avais intérêt à utiliser des soins en prévention. Par tout les jours bien sûr, mais une fois toute les semaines ou toutes les deux semaines, pour éviter que le problème reviennent.
A l'heure actuelle, je peux être totalement irrégulière dans mes soins sans que les fourchettes ne soient pourries. Certes, je continue d'appliquer de temps en temps un soin à base d'argile verte, ou le Prominant Spray, mais ce n'est plus dans un but de prévenir la pourriture de la fourchette. Je le fais juste afin de garder la santé globale des fourchettes. Je le rappelle, mon cheval est généralement dans une prairie humide et boueuse. Donc pas un environnement idéal pour la santé des pieds (et du cheval).

J'ai donc une autre hypothèse. Sur son blog (podologie-equine-libre.net) Guillaume Parisot parle beaucoup de l'influance de l'alimentation sur les pieds du cheval. Au départ, j'étais moyennement convaincue. Sauf que, comme je traîne beaucoup sur ce site génial: techniquesdelevage.fr j'ai décidé de diminuer le plus possible les céréales et d'introduire le fameux CMV (complément minéraux vitaminé). Je n'ai quasi pas augmenter le foin, il en recevait déjà beaucoup, et je n'ai pas la possibilité logistique de mettre mon cheval au foin à volonté.
L'absence de céréales et les minéraux, Guillaume Parisot les prône sur son blog. Comme j'ai quand même passé pas mal de temps à lire ses articles qui sont une vraie mine d'or, le lien a commencé à se faire dans ma tête. Il se trouve que la guérison des fourchettes a suivie de quelques mois l'apparition du CMV et la diminution des céréales. Honnêtement, je ne l'aurai pas cru si je ne l'avais pas expérimenté.
Ma motivation pour changer l'alimentation de mon cheval n'était absolument pas lié à ses pieds. Je souhaite juste offrir le mieux à mon cheval, ce qui implique un casse-tête mental quotidien.

Il y a plusieurs mois cette lacune était bien plus profonde

Là où je suis d'autant plus surprise des résultats, c'est que premièrement, je n'ai pas totalement cessé de donner des céréales, et deuxièmement, le complément minéral vitaminé, je le donne en quantité inférieur à ce qui est recommandé.

Je m'explique;

Je continue de donner en très petite quantité des céréales. Pourquoi? En hivers, mon cheval est rentré la nuit en box (ce n'est pas mon choix, je n'exclu pas de changer un jour de pension, affaire à suivre...). Les chevaux sont donc nourris le matin avant d'être sorti, et nourris le soir en rentrant. Bien sûr ils sont nourris au foin aussi bien en prairie que la nuit au box. Je pourrais ne rien donner à mon cheval, mais je ne veux pas qu'il voit les autres chevaux être nourris quand lui ne reçoit rien. C'est un choix personnel. De plus, je peux ainsi ajouté le CMV à sa ration.

Le CMV justement. Je ne vais pas vous citer de marque, en gros je vais en sellerie, et je prend celui qui me parait le plus adapter. Généralement il y a une dosette avec, et on conseille une dosette par jour. Pour des raisons de flemme, de logistique, d'oubli et autres... bah j'avoue que je n'en donne pas tout les jours.
En plus de ça, je vais me faire taper sur les doigts, mais sachez que je donne généralement une demi-dosette plutôt qu'une. Vu que mon cheval reçoit une très très petite quantité d'aliment concentré, une dosette entière représente beaucoup dans la petite ration. Donc généralement, c'est une demi...

Donc en gros, mon cheval est toujours dans un environnement pas top, je n'ai toujours pas trouvé de pareur pour me suivre, j'ai alterné entre un très très bon maréchal-ferrant, un autre très mauvais et moi-même pour râper brièvement la paroi entre les passages du maréchal.

Je n'ose même pas imaginer la qualité de malade des sabots de mon cheval le jour où j'aurai changé de pension, trouvé un pareur et cessé définitivement les céréales!!!!

Avec toutes ces découvertes, je n'ai qu'une seule envie, vous encourager à faire de même. Je sais bien qu'on n'a pas toujours la possibilité d'avoir ses chevaux chez soi ou de trouver la pension idéale. Mais il y a moyen de mettre en place des petites choses. J'ai vu des résultats sans que tout soit parfait, donc essayez aussi.
Un CMV dans la ration, ce n'est pas très compliqué. Même si votre cheval est dans une pension et que le gérant ne veut pas en ajouter chaque jour à sa ration, vous pouvez le faire vous-même. Même si il ne reçoit son CMV qu'un jour sur deux, c'est déjà pas mal.
L'absence de céréales, j'ai bien conscience que dans certaines pensions c'est plus difficile. Il existe certains fabriquant de granulés qui propose des aliments sans céréales, par exemple Equigard de st-Hippolyt ou FiberForce de Cavalor. Ça vaut le coup de se renseigner...

N'hésitez pas à me partager vos retours d'expériences !

dimanche 16 avril 2017

La communication animale, mon expérience.

Connaissez-vous la communication intuitive? Ou la communication animale?

La communication intuitive c'est la possibilité d'échanger des informations avec un autre être vivant à l'aide d'images, de sensations, de ressentis voir d'odeurs ou de goûts. Tout cela sans la parole, un peu comme de la télépathie.

J'en ai entendu parler pour la première fois il y a quelques années lors d'un stage sur les soins énergétiques. Je cherchais à faire des massages aux chevaux, et je n'avais pas trop compris ce que sont les soins énergétiques. 
Durant ce stage, lors d'un débriefing, une fille a expliqué avoir utilisé la communication animale pour orienter le soin énergétique. J'étais assez perplexe avec les soins énergétiques, je l'ai été encore plus avec la communication animale.

Intriguée, j'ai rechercher des témoignages sur internet. Il existe des témoignages qui semblent indiquer que cette communication est possible. Cependant, je pensais (et pense encore un peu aujourd'hui) que quelqu'un avec du feeling et qui connait bien les chevaux, ou d'autres animaux, peut deviner beaucoup de choses en voyant les conditions de vie du cheval, son état général, et en discutant avec le propriétaire. Les questions que le propriétaire va poser, par exemple, peuvent révéler certaines choses.
Imaginons un propriétaire A qui demande pourquoi son cheval l'embarque et pourquoi son cheval ne veut pas être séparer de ses compagnons de pré. Si il s'agit d'un(e) propriétaire timide et peu sûr de lui (d'elle), on peut imaginer que le propriétaire manque de leadership.
Avec, un propriétaire B qui demanderait pourquoi son cheval a tout d'un coup changé de comportement, pourquoi il couche les oreilles au pansage/sanglage, on peut imaginer un problème physique (selle inadapté, ulcère à l'estomac, problème au dos...).
Ou encore, un propriétaire C qui se plaint que son cheval saute mal en concours, que son cheval cherche à le contrarier, pèse sur les rênes... on pourrait expliquer au propriétaire qu'il n'écoute pas assez son cheval, que celui-ci voudrait un peu moins de rigueur. Si l'humain n'a pas l'habitude de passer du temps avec le cheval, on pourrait lui conseiller de passer un peu plus de temps au sol, pour se faire apprécier de son cheval...
Si le praticien de communication animale a des bonnes connaissances équestres, il pourrait très bien aiguiller le propriétaire sans pour autant "parler" avec le cheval.
Je suis donc convaincue que quelqu'un d'observateur et psychologue pourrait parvenir à deviner beaucoup de chose rapidement.

Néanmoins, j'ai toujours été convaincue que la communication non-verbale et non gestuelle est présente partout. Je précise non gestuelle car il ne s'agit pas de langage gestuel. Ce sont des perceptions sensorielles, et pas des mouvements corporels.

J'ai commencé par me plonger dans la lecture du livre La connexion perdue, de Marta Williams.

"Voici l'expérience que je vous suggère de faire avec votre animal, ou celui d'un ami ou d'un voisin. Pendant deux semaines, croyez fermement que cet animal comprend absolument tout ce que vous lui dites à haute voix, et tout ce que vous pensez ou tout ce que vous ressentez envers lui. Je sais bien que cela peut exiger de vous un vrai changement d'attitude, mais essayez de le faire à titre d'expérience. Si vous estimez ensuite que ce que je vous propose ne marche pas, ou si cela ne vous plait pas, vous pourrez toujours revenir à votre fonctionnement habituel. A mon avis, si vous menez l'expérience jusqu'au bout, vous découvrirez que votre partenaire animal commence à avoir avec vous une relation tout à fait différente: vous avez des chances de trouver cette transformation fascinante."
Marta Williams, dans "La connexion perdue"

J'ai trouvé ça passionnant. Alors que je lisais et relisais ce livre, j'ai eu ce ressenti d'une conversation avec Vasco, comme si il me répondait. C'était surprenant, il répondait du tac au tac. Était-ce mon propre cerveau qui se parlait tout seul? Est-ce qu'il faut vraiment y croire? (N'espérez pas une réponse, je n'en ai pas).


A ce jour, je n'ai pas su réitérer de conversations. Soit parce qu'elles ne sont pas possible, soit parce que je ne parviens pas à atteindre l'état de méditation nécessaire pour "communiquer" avec son cheval de manière intuitive.
Mais cette expérience à renforcé ma curiosité et min intérêt.

Tout au long de son livre, Marta Williams explique qu'il faut y croire. Elle donne de nombreux témoignages de découragement, et nous encourage à persévérer et croire en soi.

J'ai donc décider d'y croire. Et, j'ai décidé de faire appel à quelqu'un qui pratique ce genre de communication.

Alors, qu'est-ce que j'ai demandé à la pratiquante?

J'ai pensé à des questions pratiques, est-ce qu'il a froid et voudrait une couverture, est-ce qu'il a mal quelque part? Et puis, j'ai décidé de faire un grand saut dans le vide. Plutôt que de demander ce que j'avais envie de savoir, j'ai voulu lui offrir la possibilité de s'exprimer.

J'ai choisi de demander à Vasco ce qu'il attendait de moi, et ce qu'il voulait que je fasse pour lui. Un grand pas en avant pour quelque qui est encore un septique face à la communication intuitive.

Je vous préviens, je n'ai rien d'extraordinaire à raconter. Je n'ai pas fait de découvertes spectaculaire, je n'ai pas découvert un nouveau cheval, ma relation n'a pas pris un tournant à 180°... Il est vrai que je connais déjà bien mon cheval, et que j'essaye de le laisser s'exprimer.

Tout d'abord, la personne m'a énormément répété que mon cheval m'aimait, qu'il voulait être avec moi et personne d'autre. Le truc, c'est que dans tout les témoignage de communication intuitive, le propriétaire s'entend dire que le cheval l'aime, qu'il l'a choisi... etc... Je ne doute absolument pas de l'amour que sont capable d'éprouver les chevaux. Mais je m'attendais tellement à ce qu'on me le dire, que j'ai trouvé ça un peu bateau. Ça commençait donc mal.

Après la personne m'a décrit mon cheval, et j'ai trouvé ça très crédible. Que ce soit par la communication ou autre, elle a très bien su cerner mon cheval. Un peu dans son monde, introverti, qui ne cherche pas forcément le contact des autres chevaux, proche de l'homme... Ça collait vraiment bien. Certes, j'ai discuté un peu avec de mon cheval, mais il n'empêche, elle l'a très très bien décrit.

Par contre, elle l'a quand même décrit comme un cheval difficile, et là je suis assez mitigée. A condition que le cavalier ne fasse pas d'erreurs, c'est un cheval parfait (à mes yeux).

Elle m'a dit que Vasco trouvait que je doutais de mes capacités, notamment mes capacités équestres.

Elle m'a également raconté certaines choses sur son passé. Notamment sur un accident qui serait arrivé et au cours duquel il aurait blessé involontairement un enfant. Egalement une anecdote comme quoi il a voulu se laisser mourir de faim parce qu'il ne voulait pas du destin qui lui était réservé à l'époque .À nouveau je suis mitigée. J'ai la chance de l'avoir connu avant d'être propriétaire, et de connaitre son histoire depuis le début, et malheureusement je n'arrive pas à faire coller ce qu'à dit la praticienne de communication animale et l'histoire de mon cheval.

Je reste donc sur un bilan en demi-teinte. Les anecdotes ne correspondent pas. Par contre, sur la personnalité de mon cheval, aucun doute, elle a bien compris qui il était.
Je ne regrette pas du tout l'expérience. Je n'exclus pas de refaire un jour appel à la communication animale. Par contre, je pense que ce qui ressort de la communication doit être pris avec des pincettes.

Pour terminer, un petit extrait du livre de Frédéric Pignon et Magali Delgado, Au Galop vers la Liberté. Ce sont deux personnalités dont j'apprécie énormément le travail, et dans un de leurs livre, ils abordent brièvement le sujet de la communication intuitive.

"On croise sans cesse des gens véritablement doués - et des charlatans. Il faut se montrer vigilent, mais même des rencontres comme celle que je décris ci-après sont riches d'enseignements.
On m'avait présenté une femme qui avait des pouvoirs "spéciaux" lui permettant de "lire" le niveau d'énergie des chevaux: elle voyait l'énergie comme une sorte d'aura plus ou moins colorés. Guizo n'allait pas bien du tout à ce moment-là; quand je le regardais, j'avais le sentiment de percevoir une silhouette au contours déchiquetés. J'ai emmené cette femme le voir, en espérant qu'elle pourrait peut-être faire quelque chose pour lui. Après un moment assez long, elle a déclaré: "Je vois que c'est un cheval formidablement content et heureux; il irradie le vert." Je l'ai ensuite conduite à Gracil, qui n'est pas un cheval facile. Elle se tenait derrière lui - il n'aime pas ça - et quand il a donné les signes d'agacement que je connais bien, elle a dit: "Regardez comme j'ai facilement établi le contact avec lui. Regardez comme il est bien!.
Restons ouverts à tout, mais gardons notre esprit critique."

"Une autre fois, une des jeunes filles qui travaillaient dans les écuries m'a annoncé qu'une femme souhaitait me voir. Elle disait avoir un message urgent de Templado - il était alors dans une clinique vétérinaire; il avait été tellement malade à la suite d'un problème rénal consécutif à une opération qu'il avait failli mourir. La jeune fille ne voulait donc pas qu'on m'embête avec ça, mais j'ai néanmoins rencontré cette personne.
Elle n'avait rien d'une "illuminée", elle-même se sentait assez perplexe: mais, sachant que nous étions plutôt ouverts, elle tenait simplement à nous confier son expérience, sachant que nous saurions peut-être quoi en faire. Son cheval était à la clinique, dans le box voisin de Templado. Quand elle était allée le voir, il lui avait "dit" que son voisin voulait rentrer à la maison pour pouvoir mourir chez lui.
Magali et moi étions un peu dubitatifs; Templado étant très malade, le bon sens nous incitait plutôt à croire qu'il était mieux entre les mains des vétérinaires. Pourtant, les propos de cette femme recoupaient une intuition que nous avions tous les deux. Après réflexion, nous avons ramené Templado à la maison: il s'est suffisamment remis pour repartir en tournée avec nous et même pour participer aux spectacles pendant encore deux années. (...)
Quand il a cessé de participer aux représentations, il nous a encore accompagnés un temps en tournée jusqu'à ce jour, à Barcelone, où il nous a fait comprendre qu'il ne voulait plus voyager. C'est aussi advenu d'une curieuse façon: en passant devant son box, un soir, Magali a clairement reçu le message qu'il voulait rentrer à la maison. Elle a hésité à me le dire, car elle savait à quel point j'aimais l'avoir avec nous en tournée. Finalement, elle m'en a parlé au petit déjeuner le lendemain - et je lui ai répondu que j'avais reçu le même message au même moment. (...) Les parents de Magali sont venus cherchez Templado le lendemain et l'ont ramené à la maison.
Nous allions le voir régulièrement et nous pouvions constater qu'il était heureux. Avant, il ne supportait pas qu'on parte dans lui et le manifestait vigoureusement. Là, il était paisible, visiblement heureux d'être "à la maison"."
Magali Delgado et Frédéric Pignon, Au galop vers la liberté

jeudi 9 mars 2017

Commandes Horse Remedy et la sellerie éthologique

Parce que je traîne souvent sur internet, et que j'ai envie du meilleur pour mon cheval, j'ai effectué deux commandes ces derniers mois. J'ai voulu notamment voir ce que je pouvait faire pour ses pieds. Comme je l'ai déjà écrit, mon cheval est pied-nu, mais je n'ai pas trouvé de podologue ou de pareur. Il est donc vu par un maréchal-ferrant.
Je pense qu'à terme, je me formerai pour faire ses pieds moi-même... Affaire à suivre ;-)

J'ai donc commencer par commander une râpe, et également un produit pour le traitement de ses fourchettes. Etant donné que le champ est très boueux par endroit (correction, parfois c'est un étang :o), ses pieds ont tendance à pourrir si je n'y prend pas garde.

Horse Remedy


J'ai vu pas mal d'articles sur les micro-organismes activés (http://www.horseremedy.eu/fr/12-micro-organismes-efficaces). 


Le Prominan Spray


Je me suis presque toujours battue contre la pourriture de la fourchette. Ces temps-ci, ses fourchettes vont beaucoup mieux, mais m'attendant à ce que le problème revienne, j'avais très envie d'essayer ce produit.
Déjà tout sale !
Je l'ai donc commandé. Du coup je l'utilise uniquement en prévision. C'est un peu dommage, mon cheval a quasi toujours eu au moins un pied en piètre état, et quand j'ai commandé le produit, plus rien. Je ne peux même pas tester le produit et vous faire des photos.
Concernant la disparition de la pourriture, je crois que j'ai une petite idée. J'attend un peu de voir si ça se confirme, si c'est la cas je vous écris un article, je crois que ça peut-être intéressant...
Fourchette en bien meilleur état qu'il y a quelques mois.
















Horse Remedy produit également le Proferm (un son d’épeautre avec des EM (EM=effective micro-organisms). Sur internet, le produit a l'air d'avoir un certain succès. A voir si je décide un jour de l'essayer sur mon cheval...

La sellerie éthologique

J'ai donc commandé une râpe afin de petit à petit commencer à m'impliquer dans le parage de mon cheval. Je songe de plus en plus à me former, en attendant, je vais juste commencer par passer un petit coup de râpe sur paroi, entre les passages du maréchal.

La râpe et la manche sont vendu séparément. J'ai hésité à ne commander que la râpe pour économiser le prix du manche. Après essai, je conseille clairement de commander le manche! A noter qu'un fois mis, le manche est à peu près impossible à enlever. Prix de la râpe: 49,90 euros, prix du manche: 19,90 euros.

Je ne connais pas le marché des râpes destinées au parage des chevaux, mais je sais juste qu'il vaut mieux mettre un certain prix pour avoir un outil de qualité. Même si je ne l'utiliserai que sur les pieds d'un seul cheval, entre chaque passage d'un maréchal, j'ai quand même besoin d'un outil de qualité. La râpe possède un coté beaucoup plus "rugueux", l'autre un peu moins. Je pense que c'est le cas de toutes les râpes.
A première vue, ma râpe me paraissait de très bonne qualité. A l'utilisation, elle adhère un peu trop, et est difficile à manier. Je ne sais pas si c'est une bonne chose. Que cela ne tienne, mon cheval continue d'être suivi par un maréchal. Si je me forme et m'implique dans le parage de mon cheval, je verrai si je dois en acheter une autre ou pas.

Un licol éthologique. En fait, j'en avais déjà un, mais j'en cherchais un plus fin. J'ai donc acheté un licol nœud diamant, avec brins attachés. Prix: 17,40 euros.
Sur le site, il est indiqué que le diamètre du licol est de 6 mm. Je pense que c'est une taille assez courante, mais j'aurai souhaité un peu plus fin. N'ayant rien d'autre sous la main, je l'utilise donc, et en suis globalement très contente.
Diamètre du licol

dimanche 5 février 2017

Suis-je cruelle avec mon cheval? Et si la vérité était multiple?

"La vérité a ses ennemis, l'erreur ses partisans". François Baucher

Quand on traîne un peu sur internet, on est confronté à beaucoup d'articles sur le bien-être des chevaux, sur leurs condition de détention (box, pâtures, stabulation...), la ferrure, ce qu'on leur met sur la tête ou autour du cou...

Beaucoup de cavaliers/cavalières se sont remis en question, et portent un regard très critique sur leur propre passé.
J'ai eu la chance de devenir propriétaire assez tardivement. Ce qui fait que j'avais déjà eu l'occasion de pas mal cogiter sur certains sujets. (Pas tous, mais il faut bien un début).

Face aux nombreuses réflexions sur les conditions de vie de nos chevaux domestiques, je me pose réellement la question. Est-ce que ce que je fais est correct? Est-ce que je suis une bonne propriétaire?

Il y a certaines choses que je n'ai pas peur d'affirmer fièrement. Mon cheval n'est pas ferré, il vit en paddock/prairie l'hivers, uniquement en prairie l'été. Je monte sans enrênement et sans éperons. Mon cheval et ses pieds-nu partent régulièrement en balade. Soit mon cheval a de très bons pieds, soit je prend bien soin de lui, mais quoi qu'il en soit ses pieds se portent très bien, merci!
Je monte en muserolle simple, et celle ci n'est pas serrée. Le choix de ma selle s'est fait encadrée par quelqu'un de compétent en la matière.

Et puis, il y a également ce que j'ai parfois peur d'exposer sur internet.
Je monte avec un mors. Et je ne vise pas de l'enlever un jour.
Je pratique régulièrement le dressage. J'ai une réelle envie de progresser dans cette discipline, et j'aimerai également initier mon cheval à l'obstacle, afin de pouvoir sauter quelques modestes petits parcours. Si j'en ai un jour l'occasion, j'aimerai participer à un petit concours complet.
Mon cheval est majoritairement nourri au foin/herbe, mais il reçoit également des granulés.

Est-ce que je me remet suffisamment en question?

J'ai lu un jour sur internet une cavalière qui monte sans mors écrire: "Je fais partie des gens qui ont une conscience". Ça m'interpelle, vu que je monte en mors. Et quoi, si je ne sais pas comme toi, je n'ai pas de conscience?
Le but de cet article n'est pas de répondre oui ou non. D'ailleurs je ne prend plus le temps de lire tout ces débats sur internet. Ce qui ne m'empêche pas de me poser beaucoup de questions.

Est-t-il normal que j’appréhende d'avouer que je monte avec un mors? Que je monte avec une muserolle et une cravache de dressage?

Même si je recherche une relation épanouie et heureuse, je me mentirais à moi-même si je n'admettais pas rechercher également mon plaisir et mon épanouissement dans la pratique de l'équitation. Mon plaisir personnel n'est pas la priorité. Je pense (ou j'essaye de penser) en premier lieu à mon cheval. Mais je suis entièrement consciente que le must pour mon cheval, ce serait une vie avec des copains, de l'herbe, du foin, et la paix totale.
Je pense qu'une relation équilibrée apporte quelque chose au cheval, tout comme un travail juste lui permet de s'épanouir physiquement. Néanmoins, il ne m'a rien demandé, et je lui impose ce travail, tout en sachant que mon équitation a encore une bonne marge de progression.

Stand à Aix-la-Chapelle, 2012

A l'inverse, est-t-il normal que je sois fière d'avoir un cheval non ferré? Je le fais par conviction, mais est-ce que je dois me fermer complètement, rester dans mon idée et ne même jamais vouloir admettre que quelqu'un d'autre pourrait détenir la vérité? Est-ce que je dois regarder avec dédain et ennui ceux qui font différemment de moi?


Vous avez peut-être déjà vu cette photo? Y a-t-il une seule vérité? Est-ce que si j'ai raison, l'autre à tort? Et qu'est-ce qui me prouve que j'ai raison? Ne devrai-je pas accueillir les points de vue divergents de ceux qui m'entour comme des richesses? (Et je fais comment pour dormir avec toutes ces questions?)


Pour reprendre le sujet de la ferrure, je pense que vous serez d'accord avec moi pour dire qu'il ne s'agit pas juste d'enlever les fers du cheval. Le pied-nu est complexe, et demande un certain suivi de la part du propriétaire.
Dans mon cas, je n'ai pas pu trouver de pareur/podologue, et je fais donc appel à un maréchal-ferrant. J'en suis satisfaite, et il est compétent. Néanmoins quand je fais des recherche sur internet, je me rend bien compte qu'une personne plus qualifiée pourrait considérablement améliorer le bien-être de mon cheval. Je suis un peu déçue de n'avoir personne (pour le moment).
Bien sûr, je pourrai me former moi-même, mais pour l'instant, je ne le souhaite pas. Je n'ai pas envie de me lancer dans quelque chose à moitié. Si je décide de me former au parage, je veux m'investir totalement. Or il y a tellement de chose que j'ai envie d'approfondir que je ne veux pas courir après trop d'objectifs. Je pense que c'est mon droit.
Donc je pourrai être accusée d'incompétence. Un cheval non-ferré, paré par un maréchal-ferrant non-formé au pied-nu! Quelle erreur de ma part !

Un peu comme ce que j'avais écris dans mon article: Le perfectionnisme qui nous empêche de progresser, je me retrouve parfois complètement noyée par mon envie de faire mieux, de viser l'excellence, de ne pas faire d'erreurs...

Je crois que je m'occupe au mieux de mon cheval. Souvent, je n'en suis pas si sûre. J'ai tellement de questions ! A l'époque d'internet, nous sommes noyés d'information, il est parfois dur de ne pas s'y noyer !

Quand je suis confrontée à des cavaliers débutants, je suis bien contente de ne pas être à leur place! Quand des hommes et des femmes de chevaux, depuis 40 ans dans le métiers, te disent en apprendre tout les jours, si tu es adulte et que tu viens de débuter il y a 3 mois, mesures un peu le chemin qu'il te reste à parcourir!!!
Si tu traînes un peu sur internet, tu liras partout qu'il faut une bonne assiette pour ne pas gêner le cheval... Et après 3 mois, tu t'es surement rendu compte qu'il faudra du temps avant d'avoir une bonne assiette, et que d'ici là tu vas gêner ton cheval. Et après, si tu traînes sur les réseaux sociaux, tu liras différents commentaires sur "les débutants qui tirent dans la bouche du cheval", "les débutants qui n'y connaissent rien"... Et oui, ça donne envie de se mettre à notre sport!

Je suis tellement contente d'avoir mis le pied à l'étrier à une époque où internet était nettement mois accessible. Autant le net est un formidable moyen de s'épanouir, d'apprendre des nouvelles choses... Autant il peut y avoir des opinions tranchées, qui encore aujourd'hui me font douter...

Le doute semble être inévitable sur le chemin d'un cavalier. J'essaye tant bien que mal de le rendre constructif. Je sais que je ne suis pas la seule à douter, à culpabiliser, à réfléchir sur ma relation avec mon cheval...

Avez-vous également des doutes? Comment savez-vous si vous êtes dans le juste? Dites-moi tout!

lundi 9 janvier 2017

Les cavaliers sont des gens bien !

Parce qu'avec ses nombreux débats sur la ferrure, la vie au box, les enrênements, etc... on pourrait croire que la majorité des cavaliers sont des irresponsables sans conscience. Je vous montre que non, la cavaliers sont des gens bien !

Sandra et sa jument naviculaire:
Elle a acquit cette jument vers 5 ans, seulement voilà, 3 ans après, la jument en a 8 et est déclarée naviculaire. Sandra, la propriétaire, cesse donc définitivement de la monter. La vendre n'est pas envisageable, la jument terminerait immédiatement à la boucherie. Sandra continue donc, avec amour, de s'occuper de sa jument tout les jours, la nourrir, lui apporter ses carottes, ramasser les crottins, et s'assurer qu'elle ait tous les soins nécessaire. La jument ne peut plus être montée, ni en piste, ni en ballade, même la longe ou le travail à pied sont proscrit. Sandra est cavalière depuis toujours, mais avec les frais de sa jument (car même un cheval non monté représente un certain budget) elle a définitivement rangé ses bottes. Un autre cheval ou même des cours ne sont pas financièrement possible.

Kelly et la première ponette qu'elle a monté:
Lorsque Kelly a acheté son cheval, elle montait encore en club et était très attaché à la première ponette qu'elle avait monté. En partant s'installer dans d'autres écuries, elle avait promis à la monitrice qu'elle était prête à acceuillir cette ponette lorsqu'elle serait trop vieille pour assurer les cours avec les enfants. Quelques année plus tard, la vieille ponette est montée dans un van pour rejoindre une grande prairie, pas très loin du box du cheval de Kelly. Malgré sa vie bien remplie, Kelly trouve toujours le temps d'apporter une petite pomme et de consacrer un peu de temps à cette courageuse ponette.

Un groupe de cavalier parmi tant d'autre, avec qui j'ai monté le lundi soir:
Quand je suis arrivée dans ce cours collectif, j'ai été scotchée. Ici, total mélange de cavalier confirmé et peu expérimentés. Chacun a son niveau, et tous se tirent les uns les autres. Une ambiance que malheureusement, on ne croise pas partout.
Après chaque cours, petit debrief entre cavaliers. Les plus expérimenté donnent quelques conseils aux cavaliers plus débutant, et surtout des encouragements! Ici on entend des "Tu as vraiment bien monté aujourd'hui", ou des "Il n'est pas facile au galop à droite, mais après quelques départs, c'était vraiment beau à regarder". De quoi se sentir heureux de retrouver un si chouette groupe!

Marie et une shetland abandonnée:
Des chevaux ou poneys en prairie, vermifugé, soigné, parés, nourri correctement... Normalement ils auraient du être tous en bonne santé, mais ici Marie avait repéré dans un groupe une shetland en moins bon état. Avec l'accord du propriétaire, elle s'en est occupée. C'est elle qui a fait appel à plusieurs spécialistes et a payé les frais supplémentaire. Ils étaient nécessaire. La ponette souffrait de dermite, de fourbure, de gale de boue. La convalescence a été longue, la ponette a même déclanché une septicémie qui aurait pu se terminer très mal.
La ponette n'était pas du tout abandonnée par son propriétaire, seulement elle avait besoin de beaucoup plus de soins et d'attention que les autres chevaux. Marie l'a finalement adoptée et changé de groupe de chevaux. Elle nécessite beaucoup plus d'attention que les autres chevaux, mais Marie semble aujourd'hui avoir trouvé la juste mesure, car la shetland est en pleine forme, et rend bien l'amour qu'on lui a donné !

La famille H. et le poney de 37 ans:
C'est un poney que la maman a commencé à monter quand il avait 4-5 ans. Elle était alors très jeune. Elle a grandi, le poney a vieilli, et par la suite elle a fondée une famille. Aujourd'hui, le poney est à la retraite, mais il fait partie de la famille. Jusqu'à 30, il lui arrivait encore de partir en balade avec la maman, ou même de passer des barres au sol avec sa fille. Petit à petit, les rares balades ont complètement cessé, mais le vieux poney continue de faire complètement partie de la famille.

Comme quoi, chez les cavaliers et amoureux des chevaux il y a tellement de belles histoires !