mardi 6 février 2018

Hypothèse sur la disparition de la pourriture de fourchette chez mon cheval

J'ai la chance d'être propriétaire depuis 4 ans. Au départ, je vais être honnête, je me suis intéressée au pied juste le strict minimum. Par moment, je remarquais qu'une ou plusieurs fourchettes de mon cheval était atteinte de pourriture, je soignais un peu plus (j'ai même utilisé du goudron, aïe), ça partait, et j'étais tranquille pour un temps.

Puis je suis tombée sur cette article sur le blog du Poney Black and White:
https://leponeyblackandwhite.wordpress.com/2015/12/10/une-fourchette-pourrie/. Et là, révélation. Sur 2 de ses 4 pieds, mon cheval présentait un début (pas trop avancé, heureusement) de ligne entre les glomes). Grace à cet article, j'ai cessé de penser que la pourriture de la fourchette ne concernait que les fourchettes noires malodorantes. J'ai commencé à guetter les lacunes trop profondes, l'aspect grignoté de la fourchette, des petits bouts de fourchettes qui s'en vont, etc... Et c'est là que j'ai réalisé que, malgré l'absence d'odeur, les fourchettes de mon cheval n'étaientt pas en si bonne santé que ça.

Bien que n'en étant pas à pouvoir enfoncer un cure-pied dans la lacune centrale, j'avais intérêt à tenter de stopper le problème avant qu'il n'empire. Je n'ai malheureusement pas pensé à faire de photo des fourchettes à ce moment. Je ne sais pas si elles auraient été très visuelles. C'était principalement un des antérieurs qui me posait le plus de problème. Sinon globalement, la fourchette manquait de santé, mais rien qui ne saute aux yeux d'un observateur non averti. Raison pour laquelle je n'ai rien remarqué avant l'article cité plus haut.

J'ai donc utilisé pas mal de produits différents. J'ai notamment appliqué un produit type "ongent égyptien" dans la lacune médiane de l'antérieur le plus touché. J'appliquais un morceau de coton imbibé du produit. Au départ, la lacune étant profonde, le coton tenait très bien. Je l'enlevais pour le remplacer. Petit à petit, la lacune étant moins profonde, je n'arrivais plus à le faire tenir.

Le temps passant, j'ai fais de moins en moins attention à ces fourchettes, et j'ai soigné de moins en moins. En découvrant les bienfaits des EMA sur différents articles, j'ai souhaité essayer. Le spray Prominant, vendu par la marque Horse Remedy, était présenté comme super-efficace en cas de fourchette pourrie. Je l'ai donc commandé. J'ai alors voulu le tester, en faisant des photos avant/après. Et c'est là que j'ai vu que je n'avais rien à prendre en photo. Les fourchettes des 4 pieds étaient en très bon état. Je n'y avais pas prêté attention, mais inconsciemment j'avais cessé progressivement de soigner avec des produits, puisqu'il n'y en avait plus besoin.

Mon cheval n'a pas changé d'environnement. Il est toujours dans un parc humide, surpaturé où il n'y a pas de ramassage de crottin. Bref, un environnement favorable à la pourriture de la fourchette. Donc, qu'est-ce qui a fait que je n'ai plus besoin de soigner ses pieds à grand renforts de produits?

Comme indiqué dans le titre, il ne s'agit que d'hypothèses. Je n'ai qu'un seul cheval à observer au quotidien. Je peux donc me tromper.

Spontanément, on pourrait penser que la pourriture a disparue parce que je l'ai soignée à l'aide de différents produites. Dont certains produits naturels, à base d'argile verte, vous pourrez trouver la recette entre autre sur le blog du poney Black and White.
Sauf que, j'ai soigné les pieds pendant longtemps, généralement les produits étaient efficaces, supprimaient la pourriture, mais celle-ci réapparaissait dès que je cessait de soigner. Pour maintenir la pourriture éloignée, j'avais intérêt à utiliser des soins en prévention. Par tout les jours bien sûr, mais une fois toute les semaines ou toutes les deux semaines, pour éviter que le problème reviennent.
A l'heure actuelle, je peux être totalement irrégulière dans mes soins sans que les fourchettes ne soient pourries. Certes, je continue d'appliquer de temps en temps un soin à base d'argile verte, ou le Prominant Spray, mais ce n'est plus dans un but de prévenir la pourriture de la fourchette. Je le fais juste afin de garder la santé globale des fourchettes. Je le rappelle, mon cheval est généralement dans une prairie humide et boueuse. Donc pas un environnement idéal pour la santé des pieds (et du cheval).

J'ai donc une autre hypothèse. Sur son blog (podologie-equine-libre.net) Guillaume Parisot parle beaucoup de l'influance de l'alimentation sur les pieds du cheval. Au départ, j'étais moyennement convaincue. Sauf que, comme je traîne beaucoup sur ce site génial: techniquesdelevage.fr j'ai décidé de diminuer le plus possible les céréales et d'introduire le fameux CMV (complément minéraux vitaminé). Je n'ai quasi pas augmenter le foin, il en recevait déjà beaucoup, et je n'ai pas la possibilité logistique de mettre mon cheval au foin à volonté.
L'absence de céréales et les minéraux, Guillaume Parisot les prône sur son blog. Comme j'ai quand même passé pas mal de temps à lire ses articles qui sont une vraie mine d'or, le lien a commencé à se faire dans ma tête. Il se trouve que la guérison des fourchettes a suivie de quelques mois l'apparition du CMV et la diminution des céréales. Honnêtement, je ne l'aurai pas cru si je ne l'avais pas expérimenté.
Ma motivation pour changer l'alimentation de mon cheval n'était absolument pas lié à ses pieds. Je souhaite juste offrir le mieux à mon cheval, ce qui implique un casse-tête mental quotidien.

Il y a plusieurs mois cette lacune était bien plus profonde

Là où je suis d'autant plus surprise des résultats, c'est que premièrement, je n'ai pas totalement cessé de donner des céréales, et deuxièmement, le complément minéral vitaminé, je le donne en quantité inférieur à ce qui est recommandé.

Je m'explique;

Je continue de donner en très petite quantité des céréales. Pourquoi? En hivers, mon cheval est rentré la nuit en box (ce n'est pas mon choix, je n'exclu pas de changer un jour de pension, affaire à suivre...). Les chevaux sont donc nourris le matin avant d'être sorti, et nourris le soir en rentrant. Bien sûr ils sont nourris au foin aussi bien en prairie que la nuit au box. Je pourrais ne rien donner à mon cheval, mais je ne veux pas qu'il voit les autres chevaux être nourris quand lui ne reçoit rien. C'est un choix personnel. De plus, je peux ainsi ajouté le CMV à sa ration.

Le CMV justement. Je ne vais pas vous citer de marque, en gros je vais en sellerie, et je prend celui qui me parait le plus adapter. Généralement il y a une dosette avec, et on conseille une dosette par jour. Pour des raisons de flemme, de logistique, d'oubli et autres... bah j'avoue que je n'en donne pas tout les jours.
En plus de ça, je vais me faire taper sur les doigts, mais sachez que je donne généralement une demi-dosette plutôt qu'une. Vu que mon cheval reçoit une très très petite quantité d'aliment concentré, une dosette entière représente beaucoup dans la petite ration. Donc généralement, c'est une demi...

Donc en gros, mon cheval est toujours dans un environnement pas top, je n'ai toujours pas trouvé de pareur pour me suivre, j'ai alterné entre un très très bon maréchal-ferrant, un autre très mauvais et moi-même pour râper brièvement la paroi entre les passages du maréchal.

Je n'ose même pas imaginer la qualité de malade des sabots de mon cheval le jour où j'aurai changé de pension, trouvé un pareur et cessé définitivement les céréales!!!!

Avec toutes ces découvertes, je n'ai qu'une seule envie, vous encourager à faire de même. Je sais bien qu'on n'a pas toujours la possibilité d'avoir ses chevaux chez soi ou de trouver la pension idéale. Mais il y a moyen de mettre en place des petites choses. J'ai vu des résultats sans que tout soit parfait, donc essayez aussi.
Un CMV dans la ration, ce n'est pas très compliqué. Même si votre cheval est dans une pension et que le gérant ne veut pas en ajouter chaque jour à sa ration, vous pouvez le faire vous-même. Même si il ne reçoit son CMV qu'un jour sur deux, c'est déjà pas mal.
L'absence de céréales, j'ai bien conscience que dans certaines pensions c'est plus difficile. Il existe certains fabriquant de granulés qui propose des aliments sans céréales, par exemple Equigard de st-Hippolyt ou FiberForce de Cavalor. Ça vaut le coup de se renseigner...

N'hésitez pas à me partager vos retours d'expériences !

2 commentaires:

  1. Merci beaucoup pour cet article, demain je regarderais correctement les pieds de mes chevaux. En ce moment c'est bien boueux en plus donc, pas top pour les pieds. Comme tu le dis, on ne peut pas toujours faire comme on veut, et ce n'est pas toujours évident de donner quotidiennement les compléments à ses chevaux. Un jour sur deux peut effectivement être un bon compromis. Et vue que les effets sont déjà là, oui l'on peut imaginer ce que cela pourrait être en les donnant tous les jours. En tout cas, je suis contente de te lire à nouveau. :)

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  2. Je me retrouve totalement dans ton article, sauf que la pourriture de fourchette a été jusqu'à un stade très avancé chez ma ponette. C'est à coup de produits assez forts que j'en suis venue à bout mais également en changeant les conditions de vie de ma ju'.
    Au menu: finis les compléments du club, bonjour les CMV et le foin (vraiment) à volonté!
    En revanche pour les conditions de vie, pour avoir expérimenté, il vaut bien mieux une prairie boueuse qu'un box mal fait. C'est dans le cadre du box (et uniquement la nuit) que les pieds de ma jument se sont dégradés super vite. La boue est plutôt protectrice étonnamment. Enfin c'est ce que j'ai constaté sur ma ponette.

    Voilà pour ma petite expérience. En tout cas, bon article, agréable à lire!

    Ophélie, auteur de viedeponey.com

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