samedi 3 septembre 2016

La concentration, le cerveau droit et la proie

Dans son livre, L'équitation centrée, Sally Swift utilise le concept de l'utilisation du cerveau gauche et du cerveau droit pour permettre une meilleure concentration et utilisation de son corps.
Elle n'est bien sûr pas la seule.

Le cerveau gauche:
C'est lui qui est responsable de la parole, il traduit les sensations en mots. Il permet d'analyser, de classer, d'écrire, de calculer... C'est la logique, la stratégie.
Il est linéaire et de soucie du détail.


Le cerveau droit:
C'est l'hémisphère des sensations. Il a une perception globale des choses. L'intuition vient du cerveau droit. Il intègre et synthétise, il n'utilise pas de mots.


Sally Swift propose d'utiliser davantage le cerveau droit pour monter à cheval. Dans n'importe quelle pratique sportive, lorsqu'on utilise le cerveau gauche, le cerveau analytique et verbal, il va dresser une liste des détails à faire. Lever le bras, bouger la jambe... Les mouvements sont traduits en phrases et en mots.

Quand le cerveau droit prend le contrôle, il n'y a plus de mots, seulement du ressenti. Les mouvements deviennent automatique, fluide. Nos mains ou notre corps sait mieux que nous comment faire le mouvement. Cela vous est surement déjà arrivé, à cheval ou dans une autre activité. Le corps sait d'instinct comment effectuer un geste, que ce soit mélanger un jeu de carte, encoder un code pour déverrouiller un portable, tricoter... Etant assez manuelle, il m'arrive souvent que mes mains fassent machinalement certains gestes. Si j'ai le malheur de m'interrompe, j'ai beaucoup de mal à reprendre là où j'en étais.

C'est donc lorsque le cerveau droit gère un beau mouvement fluide que le cerveau gauche vient tout perturber. "Attention, mon cheval a peur de ce coté-ci de la carrière". Ou encore "Il faut absolument que je raccourcisse mes rêne avant de changer d'allure"...

Sally Swift plaide pour une utilisation des deux hémisphères.
Elle propose d'utiliser le cerveau gauche pour l'apprentissage. Il permet de décomposer un mouvement (épaule-en-dedans, transition, figure de manège...) et de le comprendre. On décompose chaque geste de main, jambe etc du cavalier, ainsi que chaque mouvement du cheval.
Le cerveau droit, lui, enregistre les sensations. C'est ces sensations inscrites dans le cerveau droit qui permettront ensuite de laisser le corps faire, de lui faire confiance.

Au départ je pensais simplement écrire un article sur le cerveau gauche et le cerveau droit, puis, chose amusante, j'ai remarqué un parallèle entre cet état de concentration avec le cerveau droit et l'intelligence des proies dont parlent Chris Irwin et Linda Kohanov.

Dans son livre "Danse avec ton Cheval d'Ombre", Chris Irwin fait une nette distinction entre le monde des proie et le monde des prédateurs. La proie est sans cesse en alerte, elle scrute en permanence le monde qui l'entoure. Tout en accomplissant sa vie normale (manger, se déplacer, se reproduire...), la proie reste attentive à son environnement.
Au contraire, le prédateur sera capable de période d'intense concentration suivie de longue période de repos. Le prédateur focalise son attention sur un point donné, et fait abstraction du reste du monde.
"Chaque fois que vous voyez une personne rétrécir son attention jusqu'à exclure tout ce qui n'est pas l'objet à saisir, qu'il s'agisse d'un joueur de foot fonçant sur la balle, d'une petite fille complètement absorbée par ses poupées, ou d'un jeune garçon pris dans son jeu vidéo, vous assistez à un comportement de prédateur."
"Même si vous êtes une petite fille élevée au sein d'une famille de végétariens New Age, votre langage corporel demeure celui d'un prédateur." Chris Irwin

Bien sûr, Chris Irwin nous invite à nous comporter comme des proie, pour mieux interagir avec le cheval. Se comporter comme une proie, c'est à dire ouvrir sa conscience à ce qui est autour de nous. Cela ne vous rappelle-t-il pas l'utilisation du cerveau droit?

En ce qui concerne l'humain prédateur, Linda Kohanov insiste sur la dualité et la complémentarité entre la proie et le prédateur. Elle cite d'ailleurs l'image biblique de l'agneau et du lion qui se couche côte à côte. Après tout, l'homme est également une proie, même si il ne se comporte plus comme tel.

Linda Kohanov parle de l'intelligence de la proie et celle du prédateur comme étant complémentaire. Elle fait d'ailleurs plusieurs fois référence à la complémentarité du yin et du yang dans la sagesse taoïste.
Or justement, Sally Swift évoque cette image du yin et du yang pour parler des deux hémisphère. Coïncidence? Je vous laisse en juger !

Quoi qu'il en soit, je ne peux que vous encourager à essayer d'utiliser un peu plus votre cerveau droit, à cheval comme ailleurs.

Cela vous évoque-t-il quelque chose? Êtes-vous familiers avec cette façon d'utiliser le cerveau droit? Avez-vous déjà ressenti ces sensations?


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